Carnets du bas du fleuve... dépaysement hivernal
Samedi matin, fin janvier, à peine mon petit déjeuner terminé, je saute dans ma voiture direction Isle-Verte, dans le but d'y rencontrer des pêcheurs sur glace. À première vue, le village situé entre Rivière-du-Loup et Trois-Pistoles semble encore endormi. Je quitte la route 132 pour prendre la rue du Quai. Se dévoile alors une succession de cabanes rudimentaires à même le fleuve. C'est là que ça se passe!

Caméra à l'épaule, j'emprunte le sentier tracé sur la banquise et me dirige vers le village de fortune.

Je rencontre Alain et Ghislain Caron. Les deux frères sont amateurs de pêche blanche depuis toujours.

Ce matin, avant de pouvoir pratiquer leur activité, ils doivent remonter le niveau de leur cabane, sinon elle gèlera dans la glace. Un exercice exigeant qui consiste à déneiger tout autour de l'habitation pour ensuite installer des blocs sous les patins.

Malgré le froid mordant, ils s'attaquent à la tâche sans perdre le sourire. «L'autre jour, j'ai pêché un bel éperlan de 11 po», me lance Ghislain!


Voisin des frères Caron, Maxime me salue. Heureuse de voir que la tradition de la pêche blanche à l’éperlan arc-en-ciel se poursuit chez les plus jeunes, j'en profite pour le photographier. «Souvent, je viens le soir», me dit-il. Une vision féérique de l'hiver se dessine sous mes yeux. J'imagine la quiétude de se retrouver sur les glaces du fleuve Saint-Laurent avec pour seul éclairage, la lune et une lampe frontale.

Certaines années, près d'une centaine de cabanes prennent place sur la banquise, face au village de l'Isle-Verte.

Soudain, le vent se lève et le ciel s'assombrit. C'est le moment parfait pour prendre des photos montrant bien l'hiver québécois dans toute son intensité.
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